JUIN 2025

30/05/25

Anniversaire.

Remix de Gold sorti à minuit. Je suis surexcitée. Impossible d’aller dormir. 

31/05/25

Penser à se rapprocher quand une situation nous fait envie. De loin c’est dur de voir les imperfections, de près tout paraît moins idéal. 

Finalement la vie est faite beaucoup plus de micros instants mis bout à bout que de grands événements disséminés dans notre existence. 

1/02/25

Avant je voyais le rapport de l’artiste à son art comme un coup d’éclat, un coup de tonnerre, un coup d’état. La création, tel un coup de génie fulgurant, devait être récompensée par quelque chose de rapide et instantané. Une réaction extérieure forte et définitive. Aujourd’hui je vois le travail de l’artiste comme un processus de longue haleine ; comme un voyage de toute une vie. Un voyage intérieur qui peut trouver échos à l’extérieur (ou pas) mais sans, il ne perd en rien de son sérieux et de sa légitimité. Ce qui compte c’est l'engagement qu’on prend envers son art. Comme une multitude de grains de poussière semblant n’avoir aucune importance, qui font à la fin une immense plage. Un travail quotidien, pierre après pierre, petit à petit, pour construire patiemment, à son rythme, l’édifice d’une vie. 

Chercher l’approbation extérieure c’est foncer dans un mur. Encore et encore. 

J’ai le temps. Je suis pile où je dois être pour faire ce que je dois faire, de la manière qui me convient le mieux. 

2/06/25

Pendant que je peins ma dernière toile j’entends : “Systématiquement briser les règles”.

Je n’ai plus envie de devenir sage, de m’élever au dessus de la condition humaine, d’être BONNE et AIMANTE. Je veux juste comprendre ma place dans le monde et avancer au mieux en étant la plus VRAIE possible, alignée avec ma vérité. En étant libre, vissée à mon instinct. Je dois emprunter ce chemin jusqu’à ce qu’une travée claire se distingue du reste et qu’elle devienne ma norme. 

3.06.25

Je veux réapprendre à me plaire à moi-même. A me sentir élégante. Apprendre à vieillir avec grâce.

6.06.25

Il faut faire confiance aussi quand ça va bien.

13.06.25

Sortie de mon double single NO WAY BACK. Si fière de ses deux chansons qui ne viennent que de moi.

16.06.25

L’idée que ma famille, parents y compris, certaines personnes du taf, etc, et demain mes beaux parents, ont/auront accès à mon travail, donc à mon journal, donc à mon intimité n’est pas le truc le plus agréable du monde mais je sais que c’est le seul passage pour moi, je dois guérir de la honte, de la culpabilité en m’y confrontant et en me répétant inlassablement que c’est ok. PRENDRE DU RECUL. Cette vie n’est qu’un passage et je dois relativiser, soulever le voile de l’illusion. Rien n’est vraiment important à part l'évolution, à part le contrat qu’on a passé avec soi-même pour apporter sa pierre à l’édifice de tous.

C’est la première sortie (musicale) où il se passe quelque chose, pas grandiose, mais véritable. Je suis contente, et je me sens remplie, pas “worn out” pour des fanfreluches qui servent à rien. Je me sens sur mon chemin, j’ai fait exactement ce que je voulais faire (pas de démarchage, pas de boost, pas de publicité) et je ne regrette rien, ceux qui devaient comprendre ont compris. 

J’avance sur ma dernière toile, je mets du rouge partout, dans mes cheveux, dans les siens, comme des flammes qui partent du bas et finissent dans les cieux, ou des gouttes de sang qui viennent du haut, roulent sur nos joues et dégoulinent jusqu’en bas. j’entends “j’ai toujours voulu être une muse. Mais c’est eux les muses. Moi je suis l’artiste.” 

18.06.25

MARINA ABRAMOVIC. Il y a quelque chose qui me parle éminemment dans sa démarche. C’est vrai. Ce n’est pas tout dire, tout montrer, c’est l’intention de porter aucun masque et d'aller jusqu'au bout des choses. Cet engagement radical de toi envers ton art. Elle ne triche pas • il y a toujours des choses qui me retiennent • il y a encore des murs à briser.  

Ce midi je vais voir Ste Thérèse de Lisieux à l’église rue Pierre Mauroy. On passe un moment à papoter dans le silence, avec le soleil qui touche la pierre de ses rayons colorés par les vitraux. J'entends “ petit petit petit”. Passer un peu de temps assise à baigner dans l’atmosphère archi calme de l’église au lieu de passer en coup de vent après avoir allumé mon cierge, me fait du bien, j’ai l’impression que la statue va se mettre à bouger. Je suis touchée par le dépouillement et l’humilité de sa figure. Elle ne sourit même pas, elle ne porte pas les roses, qui d’habitude, l'accompagnent. Sa tenue est austère, elle baisse les yeux. Seulement 3 cierge à ses pieds, dont le mien. C’est de toutes les statues celle qui a le moins de like, j’ai l’impression que c’est un message. C'est LA CONTINUITÉ, la persistance, la régularité des petits gestes qui compte. C'est l'intention. Suivre la petit voix quoiqu'il arrive.

Ma vie va exploser tellement je veux faire rentrer des choses dedans en ce moment. Sport, mantra, art, famille, Baptiste, Oren, Amies, anciens et nouveaux, musique, prépa expo, écrire, dessiner, bosser, faire les courses, une machine, acheter une perruque type Crazy Horse rose ou mauve. Pleurer toutes celles que je ne suis pas et que je ne serai jamais. Etre celle que je suis. Purifier mon intention. 

25/06/25

Tu te souviens dans Forrest Gump quand la fille qu’il aime lui parle de son rêve de chanter nue sur scène avec sa guitare ? Parce que c’est la quintessence de la vérité, de la pureté, pour elle. Elle finit par le faire, et elle n’a en retour que des réactions obscènes. C’est ce que je ressens avec ce que je fais. Ce constant déplacement du profond (dans mon intention) vers le superficiel (dans les réactions des gens)…  Les gens ne peuvent voir en nous que ce qu’ils sont, ce qu’ils peuvent concevoir.

Je ne sais pas trop ce que j’essaye de prouver. Je sens une résistance et je veux la briser.  

Je veux faire taire toutes les voix qui s’érigent dans ma tête Je veux assumer tout ce que je suis, ne plus jamais m'excuser.

29.06.25 - WEEK END D'EXPO AU FESTIVAL D'ART MARGINAL LE GRAND BAZ'ART

OMG l’horreur de devoir "standing there" et regarder les gens regarder mon travail, réagir en direct, passer en coup de vent, voire m’ignorer, et s'arrêter de longues minutes devant l'art de mes voisines, voire leur acheter des œuvres alors que je n'ai rien vendu. Super contente pour elles (parce qu'elles le méritent tellement !) mais ultra malaisant. J’ai envie de fuir dans un trou de souris. La vraie raison pour laquelle j'avais envie de participer, et ce que j'en retire réellement (en plus de quelques opportunités vraiment cool...) ce sont les rencontres, les discussions incroyables avec les artistes, bénévoles et accompagnants, les moments de vie, passer du temps tous ensemble, rire et pleurer (d'émotion). Une gratitude immense pour ces gens passionnant et bienveillant. Hier grâce à Maï j’ai beaucoup réfléchi. Les gens réagissent mieux à ma musique qu’à ma peinture... Je comprends que mon art ne sert à rien quand il est morcelé...

Toutes les discussions à bâtons rompus, en profondeur, l'inverse de ce qu'on a dans la vie en général, tout était fluide, les bonnes vibes, le talent, c’est fabuleux. MERCI POUR CA. 

Je dois exposer tous mes arts en même temps. Je dois faire un album avec mes textes et mes dessins.

Thérèse de Lisieux m’a retrouvée jusqu’ici. Dans la bibli de l'hôtel, l'histoire de sa vie. Et dans l’incroyable cathédrale de Gisors, un coin spécifiquement aménagé avec sa statue. 

30.06

Tellement de choses à intégrer, je me sens en décalage d’être rentrée dans une vie qui me semble toute petite, la fatigue, tout le vécu de ce weekend m’accompagne et infuse lentement en moi, j'ai besoin de temps pour décanter. Je ne sais pas encore quoi faire de tout ça. Ces rencontres ont transformé quelque chose. Ça m'a profondément touchée, émue, ça bouge en moi, ça parle à quelque chose de très profond et j’ai l’impression qu’on vient de me donner des clefs pour me rapprocher encore un peu plus de ma vérité. Une reconnaissance infinie pour la beauté des âmes et des connections de là-bas. 

J’ai écrit “je ne suis jamais exactement à ma place nulle part, mais cet endroit je dois le chercher, je dois le créer.”